Démarchage téléphonique : pourquoi Bloctel est-il critiqué ?

Publié le 21 janvier 2020 à 14:15 Mis à jour le 22 janvier 2020 à 09:05
Démarchage téléphonique : Bloctel vivement critiqué
Bloctel est le service contre le démarchage téléphonique mis au point par le gouvernement en 2016. Alors que neuf associations lancent une pétition contre cette forme de sollicitation indésirée, ses défaillances sont pointées du doigt.

Ce lundi 20 janvier, neuf associations de consommateurs (l’UFC-Que choisir, la CLCV, l’UNAF, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, la CSF, le CNAFAL et Familles Rurales) ont annoncé avoir lancé une pétition contre le démarchage téléphonique, demandant aux pouvoirs publics son interdiction pure et simple. En cause, « la recrudescence » de cette pratique et « l’exaspération des Français ». Le gouvernement avait pourtant mis en place Bloctel, une liste d’opposition au démarchage, en 2016 afin d’y remédier.

Quatre ans plus tard, le service est fortement critiqué pour son manque d’efficacité.

« Véritable harcèlement commercial, le démarchage téléphonique n’a pas été limité par Bloctel. 4 ans après sa mise en place, le dispositif s’avère inefficace en raison de dérogations bien trop extensives et de sanctions insuffisamment dissuasives » déplorent les associations à l’origine de la pétition.

Sur les réseaux sociaux, nos lecteurs sont également nombreux à critiquer ce système : « Ras le bol, j’ai plus de 20 appels dans la journée », « Ça sert à rien du tout ! », « Je suis sur bloctel pas moins de 10 appels hier et aujourd’hui que 5 depuis 10h15 », « Nul, on reçoit toujours autant d’appels téléphoniques qu’avant et même pire » peut-on lire sur notre page Facebook.

L’échec de Bloctel reconnu par les autorités de régulation

« Bloctel n’a clairement pas arrangé la situation » affirme Cédric Musso, directeur de l’action politique à l’UFC-Que Choisir, à LCI, « au-delà du mécontentement observé par les associations de consommateurs, les autorités de régulation elles-mêmes le reconnaissent : le Médiateur national de l’énergie et l’Autorité de contrôle prudentiel constatent non seulement une recrudescence du démarchage téléphonique mais soulignent aussi que c’est une source de litige de consommation » explique-t-il.

Interdire le démarchage et mettre en place l' »opt-in »

Les associations souhaitent généraliser le système d' »opt-in » qui s’applique déjà aux SMS ou aux mails, pour lequel le consommateur doit expressément donner son accord avant d’être démarché. Actuellement, le consentement du consommateur est admis par défaut.

Le 30 janvier prochain, l’Assemblée nationale va discuter, en deuxième lecture, une proposition de loi sur la question. « Pourtant, en l’état, le texte souffre cruellement d’ambition et risque même d’aggraver la situation, d’où notre appel à la mobilisation des consommateurs, premières victimes d’un véritable harcèlement commercial » alertent les associations.

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