Enrico Macias raconte L’envers du ciel bleu

Publié le 20 novembre 2015 à 08:00 Mis à jour le 20 novembre 2015 à 08:00
macias
Le chanteur livre, avec cette autobiographie, un passionnant récit où se mêlent douleur de l'exil, nostalgie éternelle d'une Algérie multiculturelle et questions d'identité. 

On entend déjà rigoler ceux qui ne goûtent pas vraiment les « laï-laï » d’Enrico. Confessons-le, le répertoire de cet oriental sentimental n’était pas notre tasse de thé, fut-il à la menthe. Mais il y avait ce titre mélancolique pour nous aiguiller vers une autobiographie qui illustre les enjeux complexes d’une identité composite. A 23 ans, en 1961, l’enfant de Constantine quittait son Algérie natale. Un mois à peine après l’assassinat de Cheikh Raymond, maître de la musique arabo-adalouse et symbole de fraternité respecté de toutes les communautés. Plutôt la valise que le cercueil, donc, mais avec quel bagage ? Comment se situer quand on est un Juif d’origine berbère, dont les grands-parents avaient l’Arabe pour langue maternelle ? Gaston Ghrenassia fut toujours « trop ceci » ou « pas assez cela », dans une confusion née de l’ignorance. Traité de « sale bougnoule » avant la célébrité ; érigé, une fois connu, en emblème du drame pied-noir et perpétuellement tiraillé entre la recherche d’une « normalité française » et le sentiment de n’être jamais « un Français comme les autres« . Jusque dans ce dernier chapitre où il explique pourquoi il fera son Alyah, un seul accent prononcé : celui de la sincérité.

L’envers du ciel bleu. Enrico Macias. Le Cherche-Midi. En librairies

A lire aussi sur www.pleinevie.fr :

– les interviews de Judith Perrignon pour son roman Victor Hugo vient de mourir,  de Yasmina Khadra pour La dernière nuit du Raïs,

Les chroniques des films Suffragettes et L’Hermine

Commentaires

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pleine vie