Spectacle : José Montalvo revisite Carmen(s)

Publié le 26 janvier 2018 à 16:00 Mis à jour le 30 janvier 2018 à 13:22
Carmen
Le chorégraphe d'origine espagnole s'approprie le célèbre opéra-comique, et nous en offre une interprétation haute en couleurs. Lumière sur une adaptation en phase avec notre époque.

« L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser ». Qui ne connait pas cette phrase de l’opéra-comique de George Bizet ? L’amour, c’est bien ce dont il est question dans cette adaptation de Carmen, version entièrement dansée, avec des textes inédits à la fois chantés et parlés. Carmen, représente certes, la révolution, l’émancipation, la liberté, la provocation, l’indépendance, mais surtout l’amour. Qui d’autre que le célèbre chorégraphe José Montalvo, dont la grand-mère porte le prénom de cette femme affranchie, pouvait mieux célébrer la danse à travers les thèmes de l’universalité, du voyage, du métissage, et de la clandestinité. Comme il le dit lui-même dans une interview au magazine La terrasse de janvier 2018 : « Il n’y a rien de plus Français, de plus espagnol et de plus universel que… Carmen ».

Une hymne à l’indépendance

C’est un spectacle à la fois vivant sur scène, et sur un grand écran. Nous allons (re)découvrir Carmen. Cette Carmen, présente en toutes les femmes. Mais pas seulement, à travers les hommes aussi, car comme le dit l’un des danseurs sur scène : « Carmen c’est moi. Carmen, c’est la liberté d’être ce que tu es, de faire ce que tu veux, d’être libre ! Pour moi, c’est Carmen. Donc Carmen, c’est moi. C’est la vie que je veux vivre car je veux être libre ». Un arrière-plan, présent tout au long du spectacle, fait défiler hommes et femmes de tout âge, et de tout horizon. Cette double projection amplifie les émotions du spectateur : joie, colère, tristesse, peur… Tandis que les danseuses sont vêtues de robes rouges, couleur de la passion, les hommes, eux sont habillés d’une chemise et d’un jean, signe d’une décontraction volontaire. Le chorégraphe a choisi de mixer les danses : africaine, contemporaine, flamenco, classique et hip-hop. Une danse toute en métissage pour évoquer l’histoire du déracinement, de l’immigration, et de la fuite d’un peuple errant, le peuple gitan. Celui de Carmen. Tour à tour, par la danse, le chant, le combat, et les instruments : tambour, castagnettes… le chorégraphe rend Carmen universelle.

Un chorégraphe qui nous vient d’Espagne

José Montalvo est fils de réfugiés politiques qui ont fui l’Espagne, durant le franquisme pour la France. Il étudie l’architecture à Paris. La danse entre dans sa vie à l’âge de 27 ans, lorsqu’il rencontre Merce Cunningham, célèbre danseur et chorégraphe contemporain. Depuis, il a reçu plusieurs prix, en récompense de ses chorégraphies : le Grand Prix de la Danse contemporaine en 1986, pour son spectacle Danse à Paris, le Premier Prix au Concours International de Cagliari en 1988… Il a dirigé avec Dominique Hervieu, le Centre Chorégraphique National de Créteil de 1998 à 2009. Depuis, il dirige la Maison des Arts de Créteil.

En tournée jusqu’en mai 2018

Carmen(s) tourne à travers la France jusqu’au 6 mai 2018 : les 26 et 27 janvier à la Maison des Arts de Créteil, du 1er au 23 février au Théâtre national de Chaillot à Paris, le 6 mars au Radiant-Bellevue à Lyon, les 16 et 17 mars au Grand Théâtre à Lyon, du 21 au 24 mars au Théâtre de Caen, le 10 avril au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence. Les tarifs varient de 15 à 37 euros. Plus de renseignements sur Sceneweb.

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