Torreton, Vuillermoz : deux Cyrano de Bergerac au théâtre

Publié le 22 janvier 2016 à 13:00 Mis à jour le 22 janvier 2016 à 13:00
Les deux comédiens incarnent, sur les planches, le plus célèbre personnage d'Edmond Rostand dans des reprises à succès. Et dans des versions très différentes.

Si vous êtes plutôt classique, optez pour la version Vuillermoz.

Sociétaire de la Comédie Française, Michel Vuillermoz en est « le » Cyrano depuis 2006. Un Cyrano mélancolique et rugissant qui assure, alors, un retour en fanfare à la pièce d’Edmond Rostand, à l’époque absente du répertoire du Français depuis trente ans. Globalement fidèle au texte, le spectacle est mis en scène par Denis Podalydès, les costumes imaginés par Christian Lacroix et les décors signés Eric Ruf. Pour la petite histoire, l’actuel administrateur de l’institution y tenait aussi le rôle du bellâtre Christian… Récompensé par six Molière en 2007, repris lors de la saisons 2008-2009, ce Cyrano-là est devenu un classique de la salle Richelieu. Programmé jusqu’au 28 mars 2016, il a fait l’objet, de la part du public, d’un siège aussi implacable que celui d’Arras sous la plume de Rostand. A vue de nez, plus aucune place disponible, mais il en existe une captation en DVD. Aussi précieuse que Roxane.

www.comediefrancaise.fr

Si vous aimez être bousculé, optez pour la version Torreton.

Le théâtre de la porte Saint-Martin incarne un retour aux sources pour Cyrano, puisque c’est en son sein qu’eut lieu sa première représentation, le 28 décembre 1897. Rostand craignait un fiasco. Ce fut un triomphe, salué par deux heures d’applaudissements et quarante rappels. La pièce s’y invite dans une déclinaison singulière, imaginée par Dominique Pitoiset. Son décor est celui d’un hôpital psychiatrique, le héros a le crâne rasé et déambule en marcel, la fameuse scène du balcon se passe par Skype… Déroutant sur le papier, le postulat du metteur en scène a fonctionné au-delà de l’effet de surprise. Sa version a triomphé à l’Odéon en 2014. Et valu à Philippe Torreton (notre photo) quasi-unanimement salué par la critique, un Molière du meilleur comédien. Cyrano chez les fous ? Après tout, pourquoi pas ? Ne faut-il pas l’être un peu pour déclarer la guerre aux fats et aux puissants, en vers et contre tous ?

60 représentations à partir du 2 février. www.portestmartin.com

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