Les nouveaux inscrits au Patrimoine mondial

Publié le 7 juillet 2015 à 15:31 Mis à jour le 16 juillet 2015 à 17:04
Turquie: Ephèse au patrimoine mondial
24 biens culturels ont fait leur entrée au Patrimoine mondial de l'Unesco dont 9 en Europe. Un patrimoine qui s'enrichit mais sur lequel pèse aussi de sérieuses menaces.

L’Allemagne accueille la 39e session du Comité du patrimoine mondial du 28 juin au 8 juillet 2015. C’est une occasion, pour les pays du monde entier, de défendre leurs sites et leurs monuments pour entrer sur la prestigieuse liste.

Les nouvelles entrées

Depuis samedi 4 juillet, un déferlement de tweets a eu lieu sur le compte de l’Unesco pour annoncer les entrées au Patrimoine mondial.

Lors de la réunion de début juillet 2015, à Bonn, en Allemagne, 24 biens culturels ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité. Parmi eux, les vestiges du site de Tusi, en Chine, les aires historiques du domaine de Baekje et ses forteresses, en république de Corée, les paysages culturels du jardin botanique de Singapour ou encore Grande montagne Burkhan Khaldun, en Mongolie.

Focus sur les classements en Europe…

France : les « coteaux, maisons et caves » de Champagne et les « climats » des vignobles

Les  « coteaux, maisons et caves » de Champagne ont vu l’élaboration de la technique de fabrication des vins effervescents. Les « climats » du vignoble de Bourgogne sont des parcelles de vigne précisément délimitées sur les pentes de la côte de Nuits et de Beaune.

Royaume-Uni : le pont du Forth

Ce pont ferroviaire du fleuve Forth, en Ecosse, est ouvert depuis 1890, étonnant de par sa conception. Il permet aujourd’hui de transporter des passagers et des marchandises. Il est novateur dans son style et ses matériaux.

Norvège : Rjukan-Notodden

Paysage spectaculaire de montagnes, de chutes d’eau et de vallées fluviales, le site comprend un ensemble de centrales hydroélectriques, de lignes électriques, d’usines, de réseaux de transport et de villes. Il a été mis en place par la société Norsk Hydro pour produire des engrais chimiques à partir de l’azote présent dans l’air. Le but : répondre à la demande croissante du monde occidental en matière de production agricole, au début du XXe siècle. Les villes ouvrières de Rjukan et de Notodden présentent des logements ouvriers et des institutions sociales reliés à un réseau ferré et des services de ferrys vers les ports d’embarcation des engrais. Le site de Rjukan-Notodden manifeste une association exceptionnelle d’équipements et de concepts industriels liés au paysage. Il offre un exemple de nouvelle industrie mondiale au début du XXe siècle.

Danemark : le paysage de chasse par force de Zélande du Nord et Christianfeld, une colonie de l’Eglise morave

A 30 kilomètres de Copenhague, ce paysage de chasse comprend trois forêts et paysages distincts : Store Dyrehave, Gribskov et Jægersborg Hegn/Jægersborg Dyrehave. Il s’agit d’un paysage aménagé où les rois danois et leur cour se livraient à la chasse. Avec leurs chemins organisés, leurs bornes de pierre numérotées, leurs clôtures et leurs pavillons de chasse, ces sites matérialisent l’application de principes d’aménagement paysager baroque à des zones forestières.

Christianfeld a été fondée en 1773 en Jutland du Sud, cette colonie est un exemple de peuplement planifié de l’Eglise morave, une congrégation libre luthérienne basée à Herrnhut, en Saxe. Conçue comme le modèle de l’idéal urbain protestant, la ville s’est développée autour d’une église centrale et de sa place. Les maisons, de plain-pied ou à un étage, présentent des façades en briques jaunes homogènes sans ornement et des toits en tuile rouge. L’organisation démocratique de l’Eglise morave, qui fut pionnière en matière d’idées d’égalité, s’exprime dans son urbanisme humaniste. Celui-ci est illustré par son plan ouvert sur des terres agricoles et ses bâtiments importants pour le bien commun, à l’image des maisons collectives pour les veuves et les célibataires. Elle est toujours habitée par une influente communauté de l’Eglise morave.

Allemagne : entrepôts et comptoirs du port de Hambourg

Le site de la « ville des entrepôts » est un entrelacs de rues, de canaux et de ponts situé dans la ville portuaire. Il est bordé d’entrepôts en briques rouges, édifiés dans des styles néogothique et néoroman entre 1885 et 1927.

Juste à côté, le quartier du Kontorhaus, dévolu aux transactions commerciales du port, et particulièrement le Chilehaus, a été édifié dans les années 1920 et 1930.

Italie: palerme arabo-normande et les cathédrales de Cefalú et Monreale

La Palerme arabo-normande (deux palais, trois églises, une cathédrale et un pont) et les cathédrales de Cefalú et Monreale, sur la côte nord de la Sicile, constituent une série de neuf structures civiles et religieuses datant de l’époque du royaume normand de Sicile (1130-1194). Ensemble, ils illustrent une fusion entre les cultures occidentales, islamique et byzantine de l’île qui fut à l’origine de nouveaux concepts d’espace, de construction et de décoration. Ils témoignent également de la coexistence fructueuse de peuples d’origines et de religions diverses : musulmanes, byzantines, latines, juives, lombardes et françaises.

…et à deux pas en Méditerranée 

Turquie : Ephèse et Diyarbakir

Le site de Diyarbakir, au sud-est de la Turquie, abrite le château de la ville, près de six kilomètres de remparts avec leurs tours, portes et contreforts. On y trouve également les jardins du Hevsel, qui relient la ville au fleuve Tigre.

La cité antique d’Ephèse est un exemple exceptionnel de cité portuaire avec un canal maritime et un bassin portuaire. Les fouilles ont révélé de grands monuments de la période de l’Empire romain, comme la bibliothèque de Celsus et le grand théâtre. Il ne reste que peu de vestiges du célèbre temple d’Artémis, l’une des « sept merveilles du monde ». A partir du Ve siècle après J.-C., la Maison de la Vierge Marie, une chapelle cruciforme surmontée de coupoles située à sept km d’Ephèse, est devenue un important lieu de pèlerinage chrétien.

Israël : Nécropole de Bet She’arim

Cette nécropole, composée d’une série de catacombes, s’est développée à partir du IIe siècle après J.-C. en tant que principal lieu de sépulture juif en dehors de Jérusalem, après l’échec de la deuxième révolte juive contre la domination romaine. Situées au sud-est d’Haïfa, ces catacombes constituent un trésor d’œuvres d’art et d’inscriptions en grec, araméen et hébreu. Il s’agit d’un témoignage unique sur le judaïsme ancien sous la direction de Rabbi Juda le Patriarche, auquel est attribué le renouveau juif après l’an 135 après J.-C.

Un patrimoine en danger

La cité antique de Palmyre, au milieu du désert syrien, est menacée par l’occupation du groupe Etat islamique. Durant le sommet, la directrice générale, Irina Bokova, condamne une nouvelle fois les destructions de biens culturels du site de Palmyre, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, en particulier des bustes funéraires et la célèbre statue du Lion d’Athéna de l’entrée du musée de la cité. « Les nouvelles destructions des biens culturels du site de Palmyre témoignent de la brutalité et de l’ignorance des groupes extrémistes et de leur mépris des communautés locales et du peuple syrien », a déclaré Irina Bokova. Souhaitons que son appel soit attendu et que ce site, parmi les plus beaux du Proche-Orient, soit préservé.

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