Sud : les gants, piliers du patrimoine aveyronnais

Publié le 17 janvier 2017 à 17:00 Mis à jour le 17 janvier 2017 à 17:00
Gants Aveyron Millau
Avec Grenoble, Millau est le fleuron français de la ganterie. Les dernières manufactures en ont fait un produit d'exception.

Dans les causses de l’Aveyron, on produit le roquefort à partir du lait de brebis. D’où l’importance des agneaux et de l’exploitation de leur peau dans toute la région. Ajoutons une fougueuse rivière, le Tarn, et l’on comprend pourquoi Millau s’est spécialisée dans la tannerie et la mégisserie dès le Moyen Âge. Comme on l’apprend au musée de la ville, la ganterie s’est développée au XVIIIe siècle, tant pour les ecclésiastiques que pour les salons. Les ateliers faisaient même vivre deux tiers des Millavois au début du XXe siècle. La crise des années 1970 a emporté les plus fragiles, conduisant la « capitale mondiale de la peau et de la ganterie » vers le haut de gamme.

DES CRÉATIONS POUR TOUS LES GOÛTS

Causse Gantier, repris par Chanel, et la Maison Fabre en sont de parfaites illustrations. Le premier, dans sa manufacture et son espace musée relookés par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, revisite les classiques pour les grands de la mode. Le second, qui accueille 20 000 visiteurs par an, n’est pas en reste avec ses gants parfumés façon Joséphine ou Marie-Antoinette et sa collection 2013 signée Chantal Tho-mass. Tous sélectionnent les plus beaux cuirs, qu’ils s’agissent d’agneau façon glacé ou nubuck, de cerf, de pécari (un sanglier sud-américain), et aussi d’autruche ou de crocodile.

Coupeurs, brodeuses et piqueuses enchaînent une centaine d’opérations parmi les mains de fer, les pieds de Charlemagne et les machines hors d’âge : mettre en passe, étavillonner, raffiler, appairer… pour un gant qui magnifie Madonna, Marion Cotillard, Kylie Minogue ou même les Daft Punk ! Quelques petits artisans, tel L’Atelier du gantier, proposent des modèles un peu plus accessibles. Une fois le viaduc admiré sous tous les angles, on peut poursuivre la découverte à 50 kilomètres au sud. C’est dans un hameau vers Latour-sur-Sorgues que s’est posé l’atelier du Sac du Berger depuis plus de trente ans. Loin des paillettes, les ouvriers se fondent dans la tradition pour assembler cuir souple et épais. Ils déclinent un authentique sac, résistant et aussi pratique pour les randonneurs que pour les urbaines un peu chargées.

OÙ SE RENSEIGNER ?

Comité du tourisme de l’Aveyron : 05 65 75 40 12,

www.tourisme-aveyron.com

Office de tourisme de Millau : 05 65 60 02 42,

www.millau-viaduc-tourisme.fr

À VISITER

Musée de Millau et des Grands Causses : 5,50 €. 05 65 59 01 08,

www.museedemillau. fr

Causse Gantier à Millau : 05 65 60 03 05,

www.causse-gantier.fr

Maison Fabre à Millau : 05 65 60 58 24,

www.maisonfabre.com

Le Sac du Berger à Layrolle (Latour-sur-Sorgues) : visite guidée en 1 heure, hors juillet-août. 3 €. 05 65 99 36 60, www.lesacduberger. com

OÙ DORMIR ET MANGER

L’hôtel-restaurant des Causses*** à Millau : bonne adresse bien rénovée, avec 16 chambres dès 59 € la double.

Restaurant L’Ardoise, menus dès 24 €. 2, rue Mathieu-Prévot. 05 65 60 03 19. www.hotel-des-causses.com

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