Cancer de la bouche : les signes qui doivent alerter

Publié le 21 novembre 2020 à 13:00 Mis à jour le 30 décembre 2022 à 10:27
Cancer de la bouche : les signes qui doivent alerter
Les cancers de la bouche touchent 15 300 nouvelles personnes par an en France et peuvent concerner la langue, le plancher de la bouche, le palais, les gencives, les lèvres, les amygdales, les joues et les glandes salivaires. Les tumeurs se développent à partir des muqueuses et peuvent donner différents symptômes en fonction de leur localisation. Découverte des principaux avec le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole national de l'UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire).

Les principaux symptômes du cancer de la bouche

. Une blessure qui ne guérit pas et saigne. « Toute blessure ou ulcération provenant d’un appareil ou d’une prothèse dentaire mal ajustée ou de dents abîmées… doivent amener les personnes à consulter leur dentiste, car la répétition de ces blessures peut entraîner des lésions pré-cancéreuses. Une fois la cause éliminée, si les blessures ou ulcérations durent, et commencent à saigner, il est important de retourner consulter pour un examen plus approfondi. », explique le Dr Lequart.

Un conseil : toute personne, surtout si elle est fumeuse, qui souffre de blessures ou de douleurs au niveau de la cavité buccale, de la langue, du fond de la bouche, pendant plus de 3 semaines, doit se faire examiner par son dentiste. Celui-ci est formé à reconnaître les lésions suspectes.

. Un aphte qui n’évolue pas. La personne constate la présence d’un aphte qui ne guérit pas. Au fil des jours, au lieu de se résorber, l’ulcération se creuse et s’étend. Dans les cancers buccaux, les formes de tumeurs qui creusent et s’infiltrent dans les tissus sous la muqueuse sont nombreuses.

. Des picotements accrus par les aliments acides et épicés. Lorsqu’une tumeur bénigne ou cancéreuse au niveau de la bouche évolue, elle crée des lésions à vif. Tous les aliments qui peuvent être irritants, comme les plats épicés et acides ou les boissons alcoolisées, provoquent des picotements. Sans prise en charge, les douleurs deviennent de plus en plus fortes.

. Des plaques blanches dans la bouche. On les retrouve souvent sur la gencive et les muqueuses et sont bien souvent bénignes. Mais elles peuvent dégénérer et devenir cancéreuses surtout lorsqu’elles sont logées sur la langue ou le palais. Leur aspect lisse peut alors se transformer en une texture rugueuse, épaisse et fissurée.

. Une gêne lors de la mastication. En plus des lésions (blessures de la langue, plaques blanches…) qui peuvent apparaître, la personne peut constater que quelque chose la gêne dans la bouche, lors de la mastication, de la déglutition ainsi que pour prononcer certains mots. Cette gène peut même entraîner des fausses routes régulières et une difficulté à avaler si la tumeur se développe au niveau des voies aéro-digestives.

. L’apparition de ganglions dans le cou. Les ganglions lymphatiques qui se trouvent sous la mâchoire inférieure augmentent de volume en général d’un seul côté, là où se trouve la tumeur. Le gonflement persiste dans le temps (au-delà de 3 semaines). Les ganglions cervicaux peuvent réagir parce qu’il y a une surinfection au niveau de la bouche, due à la présence d’une plaie entraînée par la tumeur. Mais ils peuvent aussi être le signe que la tumeur a commencé à se disséminer dans l’organisme.

Les principaux facteurs de risques du cancer de la bouche

. L’alcool et le tabac. Il s’agit des deux principaux facteurs de risques. Une tumeur se développe surtout si l’exposition excessive est prolongée, entre 15 et 30 ans. L’association des deux augmente les risques de 80 à 90 % des cancers de la bouche, et notamment de la langue.

. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Des caries non soignées, des dents abîmées, des prothèses mal ajustées, des infections chroniques sont responsables d’irritations répétées qui peuvent à terme favoriser le développement de lésions pré-cancéreuses, puis cancéreuses.

. La présence de certains papillomavirus. Le sous-type HPV 16 du virus, déjà connu pour son rôle dans les cancers du col de l’utérus, est fortement lié au cancer de la bouche, notamment pour les cancers de la base de la langue et des amygdales. Ces virus se transmettent principalement par contacts sexuels oraux. C’est l’une des causes les plus fréquentes de cancers de la bouche chez des patients non-buveurs et non-fumeurs.

Un conseil : « on préconise aujourd’hui de faire vacciner les garçons contre le HPV », explique le Dr Lequart.

Pour en savoir plus: L’UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire)

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