Coronavirus et cas contacts : qu’est-ce que la technique du traçage « à la japonaise » ?

Publié le 21 octobre 2020 à 16:30 Mis à jour le 22 octobre 2020 à 16:39
En France, lorsqu'une personne est testée positive au coronavirus, ses cas contacts sont alertés afin de stopper les chaînes de transmission. Au Japon, on s'intéresse davantage à la personne qui a contaminé le patient. Explications.
   
Coronavirus et cas contacts : qu’est-ce que la technique du traçage « à la japonaise » ?

« Regarder en amont est plus important que regarder en aval » a déclaré virologue allemand Christian Drosten dont les propos sont rapportés dans Le Parisien de ce mercredi. Le quotidien attire l’attention sur une intéressante méthode de traçage des patients atteints du Covid-19 pratiquée en Asie, notamment au Japon.

Si en France, les maîtres mots de la stratégie du gouvernement sont « tester, alerter, protéger » avec pour méthode d’identifier les cas contact d’une personne positive pour casser les chaînes de transmission, au Japon, on cherche également à en savoir plus sur les fréquentations antérieures à l’infection afin de savoir qui a pu contaminer le patient.

Un traçage rétrospectif pour remonter à la source pour mieux comprendre les modes de contamination

Une information d’autant plus importante lorsque l’on connaît l’existence de « super contaminateurs », des études ayant démontré que 15 à 25% des malades sont responsables de 80% des contaminations.

« Si une personne m’a transmis le virus, la probabilité qu’elle l’ait transmis à beaucoup d’autres gens est très élevée. C’est donc elle qui m’intéresse » résume l’épidémiologiste Antoine Flahault.

Cette méthode permettrait d’identifier le contexte et les lieux des contaminations, des informations précieuses permettant d’ajuster les restrictions sanitaires.

Remonter la chaîne de contamination : « c’est très dur » répond Olivier Véran

Interrogé sur cette technique de dépistage lors de la conférence de presse de ce jeudi 22 octobre, Olivier Véran a déclaré que cette méthode était difficile à mettre en place. « La réponse n’est pas simple » a-t-il affirmé expliquant que « vous avez plus de la moitié des gens qui sont asymptomatiques, donc vous avez pu être contaminé à un moment que vous ignoriez totalement par quelqu’un qui ignorait qu’il était contaminant ».

« C’est pas une question de faillite ou de déroute du système de traçage ou de la communauté scientifique et médicale. En réalité c’est très dur. Y compris au Japon » a-t-il ajouté, avant de préciser « à chaque fois qu’on peut remonter au-delà de la chaîne de contamination, nous le faisons ».

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