Cancer du sein : trois femmes militent pour le dépistage

Publié le 8 octobre 2015 à 17:00 Mis à jour le 8 octobre 2015 à 17:00
3 femmes témoignent contre le cancer
Une femme sur huit aura un cancer du sein. Roseline, Françoise et isabelle font partie des statistiques. La bonne nouvelle : elles cheminent vers la guérison, comme 4 femmes sur 5.

Le témoignage de Roseline, 56 ans

Malgré un suivi régulier depuis l’âge de 25 ans, une mammographie révèle, en novembre 2013, une tumeur cancéreuse dans chaque sein. L’ablation des nodules, la radiothérapie et l’hormonothérapie constitue l’arsenal thérapeutique. De retour à son poste d’assistance sociale, Roseline Giret (à droite sur la photo) parle sereinement de sa maladie, non sans revenir sur les craintes, les angoisses, les difficultés éprouvées tout au long de sa maladie « pas tout à fait comme les autres ».

« J’ai échappé au pire grâce au dépistage précoce »

Cette maladie je la redoutais depuis des années. Le pire n’a pas été l’annonce, ni les deux mois de séances de radiothérapie au quotidien. Le moment le plus terrible a été la dernière séance de radiothérapie. Lorsque je suis sortie de l’Institut Curie, j’ai ressenti un profond sentiment d’abandon. J’ai passé huit jours à pleurer. Plutôt que d’aller chercher des explications sur des forums, j’aurais aimé qu’on me dise que la suite allait être compliquée. Car à la question essentielle, « où en est mon cancer ? », je n’avais qu’un seul repère : la date de mon prochain contrôle, 6 mois plus tard. En l’absence d’une prise en charge psychologique immédiate, j’ai fait appel à mon réseau amical, à mon médecin généraliste, ma gynécologue, ma kiné. En étant à mon écoute, tous m’ont été d’un grand secours.

Le témoignage de Françoise, 60 ans

Compte tenu de ses antécédents familiaux, Françoise Giron (à gauche sur la photo) est suivie depuis l’âge de 35 ans. En 2007, alors qu’elle est âgée de 51 ans, un simple examen de routine se transforme en « horreur absolue ». L’appui de son entourage, son instinct de survie et sa pensée positive l’aident à vivre ses mois de radiothérapie et de chimiothérapie comme « des incidents de parcours » ; et ce malgré l’atteinte à sa féminité. Alors qu’elle se remet de son cancer du sein, Françoise connaît une nouvelle épreuve, avec le dépistage d’un cancer des os. Les nouvelles années de traitements n’entament pas sa détermination à vaincre la maladie. Quatre ans après sa dernière chimio, Françoise va bien et vient même en aide à celles qu’elle surnommes « ses camarades de chimio ».

Un livre pour témoigner

« Je suis mille fois plus heureuse après mes deux cancers », écrit Françoise dans son livre Mes cancers…mes cadeaux*. Par son témoignage, elle souhaite partager sa pensée positive avec toutes les autres femmes et les aider à « une véritable renaissance ». Tous les bénéfices de ce livre sont destinés à des laboratoires de recherche, des fondations ou des sociétés uniquement au service du cancer.

*Éditions Lulu Press

Un accessoire pour se réconcilier avec sa perruque

Lors de son second traitement, Françoise vit le port de sa perruque comme « un supplice, un carcan : toujours trop froid l’hiver, trop chaud l’été ». Pour préserver sa féminité, elle a l’idée de créer un accessoire thermorégulateur. Du nom de Clim’Hair, ce morceau de tissu issu de l’agriculture biologique a nécessité beaucoup de recherche. Sa forme d’une poire inversée permet de l’adapter sur toutes les formes de crâne. Une fois mouillé et mis en place, il rend plus supportable le port de la perruque et du chapeau, atténuant les démangeaisons et les irritations. Son invention a été primée à plusieurs reprises.

Le témoignage de Isabelle, 55 ans

En 2012, on diagnostique à Isabelle Sébagh (au milieu sur la photo) un cancer de stade 3. La tumeur aurait pu être détectée plus tôt si cette écrivaine et cinéaste avait affronté sa peur et fait les mammographies en temps et en heure. Au terme d’un parcours thérapeutique lourd à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, elle réalise un court-métrage de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, « La lionne ou l’autruche », projeté lors d’Octobre rose 2014. Si elle envisage désormais un téléfilm, elle poursuit son engagement avec le lancement d’un fonds de dotation « Humanisons la guérison ».

« Les médecines complémentaires ont été ma béquille »

Toute cette traversée du désert m’a mise à nue, notamment avec les effets dévastateurs et violents de la chimiothérapie qui vous transforme en mort-vivant. Adepte des médecines complémentaires depuis l’âge de 20 ans, l’hypnose a apaisé mes angoisses, les cataplasmes d’argile les douleurs au sein, réduisant les effets secondaires. Avec l’homéopathie et l’acupuncture, toutes ces médecines complémentaires ont été ma béquille. Elles m’ont aidée à être actrice de ma guérison et pas simple spectatrice d’un traitement épouvantable.

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