Interview : ne restons pas passifs face au vieillissement !

Publié le 17 juillet 2015 à 15:09 Mis à jour le 1 septembre 2015 à 10:42
Le professeur Christophe de Jaeger
Prévention, alimentation, exercice physique... Le Professeur Christophe de Jaeger l'affirme : il n'est jamais trop tard pour se donner les moyens de bien vieillir.

Le docteur Christophe de Jaeger est le directeur médical de l’Institut Jaeger de Paris dont la vocation est d’apprendre à associer âge physiologique et chronologique et de faire prendre conscience qu’on a toujours les moyens d’agir pour vivre en bonne santé.

A partir de quand doit-on se préoccuper de son âge afin de bien vieillir ?

Il n’y a pas clé pour se préoccuper de bien vieillir, seulement celui, vers 50 ans, où l’on ressent plus le problème du vieillissement qu’à un autre. La souffrance liée au vieillissement vient souvent du fait que l’on se sente jeune dans tête, avec une grande agilité d’esprit, alors que le corps ne suit plus. Mon conseil est donc de se soucier de son âge à partir du moment où l’on sent que l’on change. Il n’est jamais trop tard pour se donner les moyens de bien vieillir, même s’il est plus facile de s’équilibrer à 50 ans qu’à 80 ans.

L’alimentation étant notre première médecine, quelles doivent en être les règles d’or ?

Nous sommes très inégaux devant l’alimentation. L’équilibre métabolique et digestif varie d’un individu à l’autre. Des personnes mangeant comme quatre restent minces, alors que d’autres grossissent au moindre écart. La règle d’or est de manger de tout en quantité raisonnable et d’éviter les aliments contenant de nombreux additifs, ayant reçu des traitements chimiques ou ayant été beaucoup transformés. Il faut s’efforcer de manger le plus naturel possible. J’insiste aussi sur la nécessité de réduire notre consommation de sucres, qu’il s’agisse de sucres simples (sodas, confiseries…) ou complexes (pain, riz blanc…).

Face à une alimentation appauvrie en nutriments, doit-on se supplémenter ?

Dans l’idéal, il serait bon de se supplémenter pour corriger certains déficits. Mais je déconseille la prise aveugle compléments nutritionnels car nos équilibres physiologiques sont fragiles. Par exemple, en intégrant un supplément multivitaminé, on risque d’absorber en excès un nutriment donc l’organisme était déjà suffisamment pourvu.

Que doit-on faire en cas de surpoids ?

Il faut d’abord savoir pourquoi on prends du poids. Face à une surcharge pondérale, plutôt que de suivre tel ou tel régime, se remettre à faire de l’exercice physique permet de corriger les choses. On prend des kilos lorsque les apports en calories dépassent la consommation. Il faut donc faire du sport pour augmenter la masse musculaire qui dévore l’énergie et puise dans les stocks de l’organisme.

Quel type d’activité physique doit-on pratiquer ?

La bonne activité sportive, au bon rythme, de la bonne durée et de la bonne intensité, favorise la longévité en bonne santé. Je préconise les sports d’endurance avant tout : la marche à pied rapide, avec des chaussures adaptées, la natation, à condition d’avaler les longueurs dans une grande piscine en accélérant la fréquence cardiaque, la pratique du vélo d’appartement ou du vélo en plein air, sur un circuit dédié pour pouvoir pédaler à un rythme régulier, sans s’arrêter donc pas en ville ou encore le cardio-training et la musculation mais en salle, afin de bénéficier des conseils d’un entraîneur qualifié.

Les activités intellectuelles et sociales sont-elles aussi indispensables ?

Oui car la vie c’est le bonheur d’échanger, d’avoir des rapports sociaux. Il faut pouvoir continuer à aider les autres pour se sentir bien. Il est également fondamental de conserver une activité intellectuelle exigeante car le cerveau a besoin d’être stimulé. On peut ainsi se mettre tardivement à l’ordinateur car cette pratique fait marcher tous les neurones.

En conclusion, l’allongement de l’espérance de vie d’êtres qui respirent un air pollué et mangent des aliments appauvris peut-il se poursuivre ?

Mon grand message est de dire que nous vivions une époque extraordinaire qui nous donne les moyens de gérer de manière assez simple notre capital santé, de devenir réellement les acteurs de notre bien-vieillir. L’essentiel est de ne pas se résigner, de ne pas rester passif face au vieillissement.

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