Arash Derambarsh: « Luttons contre le gaspillage alimentaire »

Publié le 16 octobre 2015 à 08:27 Mis à jour le 16 octobre 2015 à 12:22
gaspillage alimentaire
Le 16 octobre est, depuis 2013, journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. Arash Derambarsh, politicien engagé, nous parle de ce combat qui lui tient à coeur.

Le 21 mai 2015, les députés votaient, à l’unanimité, une loi interdisant aux grandes surfaces de jeter leurs invendus consommables. Mieux, cette loi les oblige désormais à faire don de ces denrées, chaque jour, à des associations caritatives. Une victoire pour Arash Derambarsh, 35 ans, juriste et conseiller municipal de Courbevoie. Très impliqué dans la lutte contre ce gâchis, il lançait en janvier 2015 une pétition dans ce sens. Quatre mois plus tard, il avait recueilli 211 277 signatures… et gagné cette loi historique. Interview.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette lutte ?

En France, 15 millions de personnes ont des fins de mois difficiles et peuvent, potentiellement, tomber dans la précarité. Et chaque soir, une grande surface jette 40 kilos de denrées alimentaires. De quoi nourrir 100 personnes. Je trouve cela inimaginable en ces temps de crise !

En France, qui gâche le plus ?

Tout le monde sans exception ! Les uns jettent parce qu’ils n’ont aucun esprit citoyen, d’autres par méconnaissance ou par négligence. En France, culturellement, nous avons longtemps considéré que c’était un manque d’élégance de garder de la nourriture entamée. C’est sans doute pour cette raison que nous n’avons pas vraiment adopté les « doggy bag » au restaurant, contrairement aux Anglo-Saxons et aux Scandinaves pour qui, c’est naturel.

A ce propos, comment se comportent nos voisins européens ?

En Espagne, le militantisme est beaucoup plus fort que chez nous ! La crise aigüe qu’ils traversent depuis quelques années, les a obligés et les oblige encore aujourd’hui à trouver des ressources parallèles. La lutte contre le gâchis alimentaire en fait partie. Les pays scandinaves sont les meilleurs depuis longtemps mais malheureusement, pour d’autres pays, c’est beaucoup moins vrai. Les Allemands, pourtant très écolos, se sentent peu concernés. Et dans certains pays de l’Est, comme la Pologne, les consommateurs se déchargent sur l’Etat.

Comment changer les mentalités ?

Cela implique de faire plus de pédagogie et ce, dès l’école, dès l’enfance. Les comportements doivent évoluer rapidement. Si le consommateur est en partie fautif, les grandes surfaces ne sont pas en reste. Il était donc urgent que nous, élus, montions au créneau en proposant la loi sur l’interdiction des invendus. A présent, il faut aller plus loin, ce que nous ferons dans le cadre de la loi sur la transition énergétique.

A lire : Manifeste contre le gaspillage, Arash Derambarsh (éditions Fayard, 100 p., 9,50 €).

Commentaires

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pleine vie