La France va-t-elle devenir le refuge d’animaux sauvages ?

Publié le 20 février 2016 à 10:00 Mis à jour le 20 février 2016 à 10:00
loup
Les mesures de protection des espèces seraient-elles en train de bouleverser la faune française ? Très certainement et c'est une bonne chose.

Preuve que la faune est en plein changement dans l’hexagone, un loup a été abattu, en janvier 2014, dans la Marne, à 160 km de Paris. Ce prédateur, tant adulé ou tant haï, n’est pas le seul à repointer son nez sur le territoire. Depuis 1976 et la loi de protection de la nature, d’autres animaux, quasi disparus jusqu’alors, font leur grand retour. On peut voir des lynx dans le Jura, des ours dans les Pyrénées, des veaux marins et des phoques en Baie de Sommes…

Créer des réserves protégées

L’Apsas (Association pour la protection des animaux sauvages) se mobilise depuis plusieurs années pour créer des « sanctuaires » entièrement voués à la nature. En France, seulement 1% du territoire est protégé… et encore, assez mal. Inaugurée en 2014, la première réserve, propriété de l’association, dans la Drôme, a vu revenir chamois, cerfs, blaireaux, aigles royaux, etc. Une bonne nouvelle pour la biodiversité.

On pourrait même revoir des bisons et des élans, d’ici une trentaine d’années ! Quant au fameux loup, source de toutes les inquiétudes et de toutes les batailles, il pourrait s’établir aux portes de Paris, d’ici 2017.

Réintroduire des espèces

Pendant des siècles, on a tué ou exploité les espèces animales les plus sauvages, pour leur peau, leur fourrure, leur viande… Aujourd’hui, on les protège, permettant leur réapparition et/ou leur réintroduction. Le lynx, par exemple, fut réintroduit dans le Jura suisse d’où il est venu naturellement en France, dans les années 75. Aujourd’hui, une centaine de félins vit dans ce massif. Les animaux protégés dans les pays limitrophes reviennent peu à peu chez nous, comme c’est le cas pour quatre espèces de vautours, qui nichent désormais dans nos contrées.

Le loup a lui-même traversé la frontière italienne, vers 1992, pour rejoindre le Mercantour et peupler tout l’est de la France. On en compte environ 300 sur le territoire. Il devrait, d’ici 2025, atteindre la quasi-totalité du pays, à l’exception de la Bretagne.

Quant aux ours, nombreux du coté espagnol, ils ont été réintroduits avec succès. D’autres spécimens devraient venir peupler la région, des deux côtés de la frontière.

Changer les mentalités

Si, en plaine, les colonies d’abeilles et de certains oiseaux diminuent à vue d’œil, victimes des produits chimiques utilisés pour l’agriculture, il y a quand même des motifs de satisfaction pour les défenseurs de la nature. A commencer par la superficie de la forêt, qui a pratiquement doublé en 200 ans. De quoi abriter de nombreuses espèces animales ! L’urbanisation à outrance et l’agriculture intensive sont, en effet, responsables, pour une grande partie de la disparition de tous ces animaux.

Mais alors que les choses changent, peu à peu, ce sont les esprits qui se ferment. Si les Français prennent facilement fait et cause pour défendre le tigre du Bengale, l’éléphant d’Asie, les tortues ou le Panda géant, c’est bien différent quand il s’agit de partager leur territoire avec des animaux sauvages.

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