Est-il vrai que certaines plantes sont dépolluantes ?

Publié le 14 décembre 2019 à 12:00 Mis à jour le 14 décembre 2019 à 12:00
Plantes dépolluantes
Que serions-nous sur Terre sans les végétaux et leur oxygène ? De là à penser que plantes vertes et fleuries pourraient jouer le même rôle, à plus petite échelle, et purifier l'air de nos logements, il n'y avait qu'un pas...

Une étude de la Nasa datant de 1985 signée par les chercheurs Wolverton, McDonald et Mesick confirmait l’aptitude de deux plantes – Chlorophytum elatum et le pothos ( Scindapsus aureus ) -à éliminer deux gaz de combustion : le monoxyde de carbone et le dioxyde d’azote. Les conditions de l’expérience font cependant débat. « Placer une cinquantaine de plantes dans un cube de verre de 1 m3 ne prouve pas l’action purificatrice des plantes dans une maison », conteste par exemple Chrisbelle Speyer, conseillère en environnement intérieur.

D’autres études sont en cours, notamment en France avec le programme Phytair, mené en partenariat par Plant’airpur avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et la faculté de pharmacie de Lille. Mais, lorsque l’on passe des analyses en enceinte de 1 m3 étanche aux conditions de la vie réelle, les résultats sont beaucoup plus mitigés. « Une plante dans son pot traditionnel n’absorbe que peu ou très lentement les COV » (composés organiques volatils N.L.D.R), reconnaît Pierre Samson, président de l’association Plant’airpur, créée en 2000 dans le but de promouvoir l’utilisation des plantes dans la purification de l’air intérieur. Mais les chercheurs ne se découragent pas et travaillent à la conception d’un système qui pourrait optimiser ce potentiel. Ils demeurent convaincus qu’un jour les plantes nous débarrasseront efficacement des substances gazeuses nocives que produisent les matériaux de nos habitats modernes.

Quelles espèces privilégier ?

En principe, plus les plantes sont grosses, plus la surface des feuilles est importante et plus elles absorbent de gaz toxiques.

On recommande le chlorophytum ainsi que le philodendron ou bien le ficus (mais attention, il est allergisant !) contre le formaldéhyde. Le lierre (lui aussi allergisant) est réputé éliminer le benzène des détergents, le chrysanthème, le trichloréthylène des peintures, la sansevieria, benzène et trichloréthylène.

Tandis que dieffenbachia, kentia, aglaonème et cycas auraient un appétit féroce pour le toluène, tout comme l’azalée pour l’ammoniac.

On ne risque rien à essayer. À condition de ne pas verser dans l’excès et de ne pas annuler ces bienfaits en aspergeant les pots de produits phytosanitaires !

Ne nous emballons pas trop vite non plus : s’il est possible que les plantes aient un léger effet purifiant, il ne faut pas en attendre de miracles. Et il vaut mieux agir, si on le peut, sur les causes de la pollution intérieure.

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