Les saules : un arbre tout en souplesse

Publié le 2 novembre 2016 à 13:00 Mis à jour le 30 décembre 2022 à 10:30
Chatons saules
Rameaux multicolores, floraison soyeuse, silhouettes remarquables : en hiver, les saules dévoilent divers variétés et talents cachés.

Trop souvent cantonné à un rôle de pleureur en bordure d’eau, le saule offre pourtant bien plus que cela. Il fait partie des plus anciennes plantes à fleurs, ayant appris au fil du temps à s’adapter aux situations les plus variées. Il trouve donc sa place dans tous les styles de jardin sous des formes arbustives, tortueuses, voire rampantes des plus originales ! Le pépiniériste Dominique Brochet, auteur d’un bel ouvrage sur le saule, nous livre ses conseils.

DES FLEURS EN HIVER

Réunies en inflorescences soyeuses ou cotonneuses au nom imagé de « chatons », les fleurs mâles et femelles sont différentes et portées sur des arbres séparés. Les premières sont plus spectaculaires, avec des étamines colorées chargées de pollen, et les secondes, riches en nectar. L’ensemble est précieux pour les abeilles à une époque où les fleurs sont rares puisque les plus précoces peuvent apparaître dès février. Chez le saule amandier, elles se renouvellent jusqu’au début de l’été.

SOUS TOUTES LES FORMES

Si le saule blanc ou le saule pleureur dépasse les 20 mètres de hauteur, il existe toute une gamme de petits arbres et arbustes adaptés aux espaces réduits. Verts, jaunes, noirs ou rouges, leurs bois sont décoratifs et tortueux : ceux du saule marsault ‘Curly Locks’, un arbre de 3 mètres, sont pleureurs et contournés. Le saule des dunes présente des variétés rampantes à feuillage gris et chatons rouges ou jaunes.

DE L’EAU, MAIS PAS QUE !

Beaucoup de saules poussent les pieds dans l’eau (blanc, drapé, Salix triandra). D’autres supportent des terrains plus secs en été, tel le saule des coyotes (Salix exigua) au feuillage blanchâtre ou le saule faux-daphné aux gros chatons précoces. Le saule pourpre s’adapte à toutes les situations !

UN BOUTURAGE FACILE

Les graines ne vivent que quelques jours, aussi est-il plus simple de bouturer des rameaux. Salix fragilis et Salix nigra peuvent « s’autobouturer » : leurs branches cassées s’enracinent sur place. Bouturez en hiver dans un endroit lumineux et ameublissez le sol en ôtant les herbes. Prélevez ou achetez des boutures de 20 à 25 cm. Piquez-les en laissant dépasser deux nœuds.

NOTRE SÉLECTION

Saule pourpre

Salix purpurea est utilisé en vannerie. Il est très décoratif par les couleurs de bois de ses nombreuses variétés, ses chatons précoces pourpres et son feuillage bleuté. Il résiste bien au sec. Hauteur : 1 à 6 m, selon la variété.

Saule à rameau bleu

Les branches de Salix irrorata sont recouvertes de pruine d’un blanc bleuté. D’abord rosés, les chatons velus déploient des anthères noires virant au rouge. Hauteur : jusqu’à 3 m.

Saule à chatons géants

Protégés par des écailles roses, les chatons de Salix chaenomeloides ‘Mesu Neko’ se dressent dès la fin de l’hiver, emmitouflés dans une fourrure argentée. Le jeune feuillage est rougeoyant. Hauteur : 2 à 3 m.

POUR EN SAVOIR PLUS

Dominique Brochet a réuni une extraordinaire collection de saules dans son jardin de la Presle, en Champagne. Il en livre les secrets dans un ouvrage qui présente notamment les 100 formes possédant le plus d’intérêt dans les jardins : décor, osier, haies vivantes, apiculture… Le Saule, la plante aux mille pouvoirs (éd. de Terran, 256 p., 22 €).

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