3 questions à Patrice Blanc, président des Restos du cœur

Publié le 22 novembre 2017 à 15:18 Mis à jour le 30 décembre 2022 à 10:29
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Interview. A l'occasion du 33ème anniversaire des Restos du cœur, nous sommes partis à la rencontre de Patrice Blanc, président depuis un an. Il nous parle de son action contre la pauvreté et des combats à venir.

A 75 ans, Patrice Blanc, ancien juge d’instruction, connaît bien la détresse humaine qu’il a côtoyée pendant toute sa carrière de juge d’instruction. Directeur bénévole depuis un an, il a répondu à nos questions le mardi 21 novembre 2017. Aujourd’hui à la retraite, il donne son temps pour les Restos du cœur.

1. Le président de la République est présent pour le coup d’envoi de la campagne d’hiver. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est la première fois qu’un Président de la République assiste au lancement d’une campagne. Forcément, c’est une image forte pour nous. La société française est attentive à l’action des restos du cœur et aux questions de la lutte contre la pauvreté. Nous espérons que la visite d’Emmanuel Macron va porter ses fruits. Il a déjà nommé un délégué inter-ministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Les budgets ainsi que les mesures concrètes ne sont pas encore au rendez-vous. Je suis optimiste car cette démarche a été lancée dans le but d’aboutir à quelque chose, notamment du point de vue financier. Pour moi, sa présence est porteuse d’un message très positif, je crois sincèrement qu’il est préoccupé par le maintien de la cohésion sociale dans notre pays. L’action des Restos mérite d’être saluée. Nous attendons de lui qu’il défende à Bruxelles le renouvellement du fonds européen d’assistance aux plus démunis. Ceci est un vrai enjeu. Ce fonds est essentiel pour l’aide alimentaire en France et en Europe. Il faut aider les victimes de l’insécurité alimentaire.

2. Depuis 1985, la situation s’est-elle améliorée ?

Les chiffres et les constats sont variables d’un endroit à l’autre. C’est-à-dire que dans quelques agglomérations, la situation s’améliore, mais globalement, il y a encore beaucoup à faire. Il faut un vrai plan gouvernemental avec une mobilisation sur le sujet. Les Restos ne prétendent pas être la réponse a la pauvreté mais nous manifestons, par la présence de tous nos bénévoles, une solidarité citoyenne. Notre pays ne peut se développer en laissant autant de personnes au bord de la route.

3. Quels sont vos soutiens pour mener une telle mission ?

75 entreprises partenaires et mécènes nous soutiennent sans demander aucune contrepartie. Notre plus gros problème est celui des locaux. Certaines municipalités en mettent à notre disposition malgré leur situation financière. Ce n’est pas toujours simple donc je tiens à remercier nos partenaires sans qui rien ne serait possible. Leur appui est essentiel pour nous, ils nous permettent de maintenir notre activité. Grâce à eux, nous sommes sur la bonne voie pour que soient reconnues l’humanité et la dignité des personnes accueillies.

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