Bientôt la fin du changement d’heure ?

Publié le 9 février 2018 à 07:00 Mis à jour le 9 février 2018 à 07:00
Bientôt la fin du changement d’heure ?
Les députés européens ont voté pour la suppression du changement d'heure. Instaurée en France en 1976 pour faire des économies d'énergie, cette habitude a toujours suscité le débat. Pour ou contre ?

Avancer les aiguilles de sa montre chaque dernier dimanche de mars, puis les reculer ensuite le dernier dimanche d’octobre. C’est le sempiternel rituel adopté par les Français depuis 1974, et harmonisé dans l’Union Européenne en 1998. Mais il se pourrait bien que cette habitude devienne un lointain souvenir. Le Parlement européen a voté le jeudi 8 février 2018 la fin du changement d’heure. Cette proposition portée par une eurodéputée Française des Verts, Karima Delli, a été adoptée par 384 parlementaires sur 549.

L’arrêt de mort du changement d’heure n’aura cependant pas lieu tout de suite. Le Conseil des 28 États membres, ainsi que la Commission européenne doivent encore se prononcer sur cette résolution. Si le changement disparaît à terme, l’heure d’hiver deviendrait ainsi l’horaire légal dans l’Hexagone. C’est une heure de plus que le fuseau universel (GMT) du méridien de Greenwich.

Des accidents de la route

Les opposants au changement d’heure s’appuient sur plusieurs arguments, concernant notamment la sécurité routière. Le site de la Prévention Routière prend l’exemple du passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Il indique que les accidents de piéton sont plus élevés de 3,1 % au mois de novembre qu’au mois d’octobre. Et si l’on prend en compte le seul créneau 17h-19h, l’augmentation est de 40 % ! « Le recul d’1 heure a une conséquence importante sur les heures d’éclairement : la nuit tombe alors plus tôt dans la journée, au moment de la sortie des classes ou des trajets de fin de journée professionnels », explique l’organisme.

Un dérèglement du sommeil

Autre argument : le dérèglement de notre rythme biologique. En fonction de la sensibilité de chacun, la fatigue, les problèmes de sommeil, ou encore la génération de stress peuvent augmenter durant cette période. Le service de recherche du Parlement européen a compilé les avis sur la question de plusieurs médecins récompensés par un prix Nobel. Il estime à 20 % le nombre d’individus ayant du mal à « synchroniser » le changement d’heure, en particulier chez les enfants.

Du côté de l’opinion, les Français sont nombreux à s’opposer à ce changement d’heure. Un sondage réalisé en 2016 par OpinionWay pour le site Ooreka indiquait que 52 % des Français souhaiteraient le supprimer. La tendance est confirmée également en Allemagne où 73 % de la population se déclare opposée.

Une mesure instaurée sous Giscard

Le changement d’heure tel qu’on le connaît aujourd’hui a fait son apparition sous Giscard en 1976, trois années après le choc pétrolier. À l’époque, le gouvernement souhaitait caler les horaires de travail sur ceux de l’ensoleillement. Le but est ainsi de réduire l’utilisation de l’éclairage artificiel, et réaliser des économies d’énergie. Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publiée en 2016, 351 GWh ont été économisés, soit 0,07 % de la consommation électrique totale.

La fin du changement d’heure serait aussi une source de mécontentement pour les commerçants et les vacanciers ! En effet, la suppression de l’heure d’été raccourcirait les longues soirées estivales passées à la terrasse des cafés. En attendant, le prochain reste toujours programmé pour le 25 mars 2018. Il faudra avancer les aiguilles de sa montre d’une heure !

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