Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

Publié le 18 octobre 2017 à 11:00 Mis à jour le 18 octobre 2017 à 12:21
Ecriture inclusive
L'apparition de l'écriture inclusive dans un manuel scolaire de CM2 aux éditions Hatier a soulevé bon nombre de questions sur cette nouvelle grammaire qui féminise certains mots usuellement masculins.

Les stéréotypes sexistes se nicheraient-ils jusque dans l’orthographe. L’écriture inclusive, défendue depuis longtemps par les féministes, est apparue dans un manuel scolaire pour classe de CM2, aux éditions Hatier. La polémique enfle entre défenseurs et détracteurs de cette nouvelle grammaire. En quoi consiste cette écriture un peu particulière ?

Les 3 principes de l’écriture inclusive

1 – Éviter les mots « homme » et « femme ». On devra choisir des termes plus universels, tels que humain ou humanité ou « droits de la personne » plutôt que « droits de l’homme ».

2 – Écrire les termes au pluriel sans que le masculin ne l’emporte. On utilise ce que l’on appelle le « point médian » et non plus la parenthèse ou le tiret. Ainsi, par exemple : les « agriculteurs » s’écrivent les « agriculteur.rice.s ».

3 – Accorder les métiers, grades, fonctions, titres, … selon le genre. Exemple : un « auteur », une « auteure » ou le « maire », la « maire ».

Une polémique qui prend de l’ampleur

Raphaël Enthoven a réagi en voyant dans cette écriture : « une agression de la langue par l’égalitarisme« . Plus modéré, le Ministre de l’Éducation de Nationale, Jean-Michel Blanquer considère que « l’on ajoute de la complexité qui n’est pas nécessaire« . Dans une page Facebook qui leur est consacrée, les professeurs eux-mêmes semblent ne pas adhérer, « on frôle le ridicule » accusent certains.

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) qui défend cette écriture depuis 2015, se félicite de cette initiative. Il n’y a pas de raison d’effacer le féminin au profit du masculin selon l’organisme. Hatier, éditeur du manuel incriminé, justifie sa position en précisant « les manuels scolaires sont le reflet de l’évolution de la société. Notre liberté éditoriale s’exerce dans le respect des programmes scolaires et les valeurs de la République« .

Le Québec et la Belgique ont adopté cette écriture même si certains restent sceptiques. Un dictionnaire intitulé « une grammaire non sexiste de la langue française » vient d’ailleurs d’être publié chez nos amis Québécois.

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