LE LIVRE DU WEEK-END : « L’Arabe du Futur 4 », le voyage de Riad Sattouf continue !

Publié le 29 septembre 2018 à 08:00 Mis à jour le 29 septembre 2018 à 08:00
L’Arabe du Futur 4
Deux millions d'exemplaires vendus pour les deux premiers tomes et nous voici au chapitre 4 de la vie du petit Riad. Rien ne va plus côté parents et installation en Bretagne... "L'arabe du futur 4", publié aux éditions Allary : à vous de lire un récit addictif et autorisé !

« L’Arabe du Futur », c’est comme dans un train. On est assis à côté de Riad et on regarde par la fenêtre sans trop savoir si c’est nous qui avançons ou le paysage qui défile, on mélange un peu le reflet de Riad avec les vaches et les chameaux du dehors. Le tome 4 est bien plus épais que les précédents, normal il raconte cinq années (1987-1992). Il raconte aussi le départ du père. « L’Arabe du futur », c’était son utopie à lui. Une Syrie moderne et prospère, une Arabie Saoudite fière et puissante, une Libye militante, tous ensemble, tous debout face aux anciennes puissances coloniales.

La Bretagne, terre d’accueil

Et puis voilà, la vie l’a doublé, il accepte un poste à Riyad, la mère de Riad ne le suit pas, refuse de le suivre. Elle veut bien partager sa vie avec lui mais pas sa vie à lui. La Libye, la Syrie c’était assez dur comme ça. Pour une femme libre, l’Arabie Saoudite et sa misogynie d’un autre âge, c’est la ligne rouge. Avec ses trois enfants, elle s’installe en Bretagne pas loin de sa mère et l’attend.

Du côté du futur

L’arabe du futur devient de plus en plus l’arabe du passé. Lourdement pieux, ouvertement antisémite, il fait peser sur Riad, son fils aîné tout le poids de sa filiation. C’est à Riad maintenant d’être l’Arabe du Futur… spontanément, parce que c’est comme ça.

Riad découvre l’école et le collège, les femmes et les filles le trouve adorable et puis moins. Il commet l’erreur fatale de changer de coupe de cheveux. Il se met à douter, peut être qu’il n’épousera ni sa cousine, ni sa maîtresse d’école syrienne, ni Juliette, ni Sabrina, ni même Cindy Crawford.

Plus qu’un récit illustré

Du côté de son père et de sa mère ça n’allait pas bien et maintenant ça allait mal et puis plus du tout. On relit les trois premiers tomes et on se dit que c’était prévisible. C’est normal, c’est écrit. Ecrit et dessiné aussi. L’Arabe du Futur ce n’est pas un récit illustré ou des dessins commentés. C’est une graphie tantôt lettres et tantôt traits.

Chez Riad Sattouf, le dessin et l’écriture ne brodent pas, ils tissent. En plus, d’être une biographie historique intelligente et sensible, « L’Arabe du Futur » est aussi une expérience de lecture.

L’arabe du futur 4, Une jeunesse au Moyen-Orient (1987-1992), Bande dessinée, Riad Sattouf, Allary Éditions, 288 p. 25,90€

A lire aussi sur le site :

« Chien-loup » de Serge Joncour, monumental !

« Le lambeau », l’émouvant récit de Philippe Lançon, survivant de Charlie-Hebdo

« Quatre-vingt-dix secondes », l’épopée brûlante de Daniel Picouly

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