Un Mémorial rend hommage aux civils dans la guerre à Falaise

Publié le 9 mai 2016 à 11:00 Mis à jour le 9 mai 2016 à 11:00
Mémorial
Inauguré le 8 Mai dans le Calvados, il s'attache à rendre compte de ce qu'ont vécu les civils durant la Seconde Guerre Mondiale en Normandie.

En juin 2014, dans le cadre des commémorations du 70ème anniversaire du Débarquement, François Hollande rendait hommage aux civils durement éprouvés pendant la bataille de Normandie. Cent jours terribles qui suivirent le Débarquement et opposèrent deux millions de soldats. Cent jours pendant lesquels, hommes, femmes, enfants, tentèrent désespérément de survivre. Ces populations meurtries ont, aujourd’hui, les honneurs d’un musée situé dans l’ancien tribunal d’instance de la ville. Voici trois bonnes raisons de le visiter.

Il remet quelques pendules historiques à l’heure

La Seconde Guerre Mondiale a fait plus de morts parmi les civils que parmi les militaires, c’est sa grande différence avec 14-18. 35 millions de personnes auraient péri à la suite des bombardements, des combats, des privations, des déplacements… Stéphane Grimaldi, directeur du mémorial de Caen déplore, pourtant, de ne les retrouver que « par effraction » dans les manuels d’histoire. Eclipsés, en Normandie, par la bravoure des GI ou les stratèges militaires… Evoqués dans les musées consacrés à la guerre, mais jamais en position centrale.

Comment vit-on sous l’occupation ? Comment supporte-t-on les vexations, les confiscations, la répression ? Comment s’accommode-t-on de denrées rationnées ? Quels furent les rapports de la population avec l’armée allemande, l’administration pétainiste, puis les Alliés ? Entièrement dédié au sort des « martyrs silencieux » pendant la guerre puis au temps de la reconstruction, le mémorial de Falaise consacre 2400 m2 à les remettre en première ligne. A grand renfort d’objets, d’images d’époque. De témoignages d’habitants, aussi, qui se sont confiés sur ces heures sombres à un journaliste de France 3.

Le choix de Falaise n’est pas anodin

Même si ses murs détruits ne peuvent plus parler, on sait le tribut qu’a payé la cité natale de Guillaume le Conquérant à la Seconde Guerre Mondiale. Soumise au feu des bombardements qui ont suivi le Jour J, elle fut à 80 % détruite. Son nom reste aussi intimement lié à un épisode militaire qu’Eisenhower décrivit comme la « plus grande tuerie de la guerre » : les combats de la poche de Falaise-Chambois où les Allemands furent pris en étau en août 1944 et qui mirent un terme à la bataille de Normandie. Symbole fort : le visiteur du mémorial pourra y découvrir, depuis une dalle de verre, les ruines d’une maison tombée sous les bombes, mise à jour par des fouilles archéologiques et intégrée à sa scénographie.

Il entre en résonance avec une cruelle actualité

Si le mémorial s’attache à rendre compte des répercussions de la terrible bataille de Normandie, il fait écho au drame de tous ces Syriens qui fuient, au péril de leur vie, les bombardements de leur pays. Inauguré le 8 mai en présence de Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, ce lieu de souvenir ouvre ses portes à un public qu’il espère nombreux. Puisse-t-il rafraichir les mémoires et consolider l’un des piliers de la République : la fraternité.

A lire également sur www.pleinevie.fr :

Jean Dujardin est vraiment Un homme à la hauteur

La plus grande œuvre de Picasso parade au Châtelet

Les Malheurs de Sophie feront votre bonheur

L’Olympia se raconte dans une exposition à domicile

Commentaires

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pleine vie